INFANTERIE PRUSSIENNE A WATERLOO ..............L’ARRIVÉE SUR LE CHAMP DE BATAILLE

Wellington: "Dieu fasse que la nuit ou Blücher arrive " .....
Victor Hugo, l'Expiation: ........" Soudain ,joyeux, il dit: Grouchy! - C'était Blücher!" ......
Napoléon et Wellington attendaient tous deux quelqu'un .....
Après la bataille de Ligny ,et bénéficiant d'une absence de poursuite immédiate de la part des Français , l'armée Prussienne est prise en main par GNEISENAU chef d'état major, suite à la chute de cheval de BLÜCHER ,et a pu ainsi retraiter du champ de bataille en toute quiétude.13 heures de tranquillité quasi totale avant d'être poursuivi.
GNEISENAU a désigné comme lieu de rassemblement Wavre!
(source : Napoléon.org)
Le premier signe de présence des Prussiens fût annoncé vers 13H00, des mouvements de troupes sont repérés au bois de la Chapelle-Saint-Lambert à 8 Km à l'est du champ de bataille de Waterloo .Les éclaireurs Français affirment que ce sont les Prussiens qui approchent.
(Source Napoléon et Empire)
Le IVéme Corps de BÜLOW est chargé de mener la progression de l'armée Prussienne , le IIéme Corps de PIRCH I le suit et doit soutenir l'attaque du IVéme Corps. BLÜCHER est avec le IVéme Corps.
(Source Napoléon-monuments.eu)
Vers 16H00 les premières troupes du IV Corps de BULÖW débouchent du défilé de la Lasne et occupent le bois de Paris sans résistance.
16H30 , le IV Corps Prussien attaque sur Plancenoit avec une partie du IIéme Corps de PIRCH I.
20H00 , le Corps de ZIETEN arrive à son tour sur le champ de bataille.
20H30, engagement général des troupes alliées.
22H00 rencontre entre WELLINGTON et BLÜCHER.
Les Prussiens , quand à eux , poursuivirent les débris de l'armée Française .
L'armée Anglo-Alliée garde le champ de bataille et s'occupe des blessés.
Napoléon et une partie de son état major repassent la Sambre le 19 juin 1815 a 5H00 du matin.
(source Gallica-BnF)
WATERLOO !WATERLOO! morne plaine!
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D'un côté c'est l'Europe, et de l'autre la France !
Choc sanglant ! des héros Dieu trompait l'espérance
Tu désertais, victoire, et le sort était las.
O, Waterloo ! je pleure, et je m'arrête, hélas !
Car ces derniers soldats de la dernière guerre
Furent grands; ils avaient vaincu toute la terre.
Chassés vingt rois, passé les Alpes et le Rhin,
Et leur âme chantait dans les clairons d'airain !
Le soir tombait; la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire;
Il tenait Wellington acculé sur un bois.
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille,
Et parfois l'horizon, sombre comme la mer.
Soudain, joyeux, il dit: Grouchy ! - C'était Blücher !
L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme.
La mêlée en hurlant grandit comme une flamme.
La batterie anglaise écrasa nos carrés.
La plaine où frissonnaient les drapeaux déchirés,
Ne fut plus, dans les cris des mourants qu'on égorge,
Q'un gouffre flamboyant rouge comme une forge;
Gouffre où les régiments, comme des pans de murs,
Tombaient, ou se couchaient comme des épis mûrs,
Les hauts tambours-majors aux panaches énormes,
Où l'on entrevoyait des blessures difformes!
Carnage affreux ! moment fatal ! L'homme inquiet
Sentit que la bataille entre ses mains pliait.
Derrière un mamelon, la garde était massée,
La garde, espoir suprême et suprême pensée !
-Allons, faites donner la garde, cria-t-il ! -
Et lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil,
Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,
Cuirassiers, canonniers qui traînaient des tonnerres,
Portant le noir colback ou le casque poli,
Tous, ceux de Friedland et ceux de Rivoli,
Comprenant qu'ils allaient mourir dans cette fête,
Saluèrent leur Dieu debout dans la tempête,
Leur bouche, d'un seul cri, dit : "Vive l'Empereur ! "
Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur,
Tranquille, souriant à la mitraille anglaise,
La garde impériale entra dans la fournaise.
Hélas ! Napoléon, sur sa garde penchée,
Regardait et, sitôt qu'ils avaient débouché
Sous les sombres canons crachant des jets de soufre,
Voyait, l'un après l'autre, dans cet horrible gouffre,
Fondre ces régiments de granit et d'acier,
Comme fond une cire au souffle d'un brasier.
Ils allaient, l'arme au bras, fronts hauts, graves, stoïques
Pas un ne recula. Dormez, morts héroïques !
Le reste de l'armée hésitait sur leurs corps
Et regardait mourir la garde. - C'est alors
Qu'élevant tout à coup sa voix désespérée,
La Déroute géante à la face effarée,
Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons,
Changeant subitement les drapeaux en haillons,
A de certains moments, spectre fait de fumées,
Se lève grandissant au milieu des armées,
La Déroute apparut au soldat qui s'émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut!
Sauve qui peut ! affront ! horreur ! toutes les bouches
Criaient à travers champs, fous, éperdus, farouches,
Comme si quelque souffle avait passé sur eux,
Parmi les lourds caissons et les fourgons poudreux,
Roulant dans les fossés, se cachant dans les seigles,
Jetant shakos, manteaux, fusils, jetant les aigles,
Sous les sabres prussiens, ces vétérans, ô deuil!
Tremblaient, hurlaient, pleuraient, couraient. - En un clin d'œil
Comme s'envole au vent une paille enflammée,
S'évanouit ce bruit qui fut la grande armée,
Et cette plaine, hélas! où l'on rêve aujourd'hui,
Vit fuir ceux devant qui l'univers avait fui!
Quarante ans sont passés, et ce coin de la terre,
Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire,
Ce champ sinistre où Dieu mêla tant de néants,
Tremble encor d'avoir vu la fuite des géants!
Napoléon les vit s'écouler comme un fleuve ;
Hommes, chevaux, tambours, drapeaux; - et dans l'épreuve
Sentant confusément revenir son remords,
Levant les mains au ciel, il dit : - Mes soldats mort,
Moi vaincu! mon empire est brisé comme verre.
Est-ce le châtiment cette fois, Dieu sévère ?
Alors parmi les cris, les rumeurs, le canon,
Il entendit la voix qui lui répondait : non!
Victor HUGO (1802-1885: Châtiments)
(Source : www.2dragons.be)
WATERLOO : L’ARRIVEE DES PRUSSIENS
Le IVème corps de Bülow est chargé de mener la progression de l'armée prussienne. Il doit attaquer les Français de flanc, à condition que Wellington soit pleinement engagé. Blücher marchera avec ce corps.Départ de Dion-le-Mont à 04h00 le 18 juin au matin : Itinéraire : Wavre, la chapelle Saint-Robert, Chapelle-Saint-Lambert, Lasne et le bois de Paris.
Le IIème corps de Pirch I doit suivre le corps de Bülow et soutenir l'attaque de ce dernier. Départ du sud de Wavre, après que le 4ème corps ait quitté la ville : Itinéraire : Wavre, la chapelle Saint-Robert, Chapelle-Saint-Lambert, Lasne et le bois de Paris.
A quatre heures et demie, des coups de feu et d'artillerie se font entendre sur la droite. D'après l'ensemble des témoignages, Napoléon ignore s'il s'agit de Grouchy ou de Blücher. Mais il ne tarde pas à être renseigné. Ce sont les Prussiens qui le prennent en flanc. Ceux-ci ont marché depuis Wavre, par d'affreux chemins étroits, encaissés, défoncés par la boue. Ils sont stupéfaits de ne trouver aucune opposition dans leur marche. Ils débouchent sur le champ de bataille sans avoir vu un seul Français, alors que le plus petit peloton aurait pu retarder une armée dans les défilés de la Lasne. Aucune force française dans le bois de Paris, ni même au-delà. Domon Subervie, Lobau n'ont pas exécuté les ordres de Napoléon. Mais les ont-ils reçus ? Et ces ordres ont-ils réellement été donnés ?
Ne serait-ce qu'à quatre heures et demie que Napoléon aurait envoyé l'ordre à Grouchy de marcher sur Saint-Lambert et d'attaquer Bülow ? Grouchy a reçu l'ordre, mais à sept heures seulement.... Combien de temps aurait-il fallu à un officier pour joindre Grouchy ? C'est Napoléon lui-même qui nous donne la réponse : deux heures !
En sortant du bois de Paris, les Prussiens forment leur ligne parallèlement à la chaussée de Bruxelles et l'étendent vers la droite, en vue de joindre la gauche de Wellington, et vers la gauche, dans la direction du village de Plancenoit, afin de prendre l'armée française à revers et de lui couper sa retraite.
Napoléon dirige vers eux le 6e corps et la Jeune Garde. Malgré leur infériorité numérique, les Français parviennent à contenir Bülow. A l'extrême droite, les troupes de la division Durutte redoublent d'efforts pour empêcher la jonction des Prussiens et de la gauche alliée, et ils s'emparent du hameau de Smohain.
Mais pour Blücher, l'objectif est atteint : donner de l'air à l'armée de Wellington, qui résiste jusqu'à la limite aux furieuses attaques de Ney.
Un peu avant sept heures, on aperçoit à la droite de la première ligne française, dans la direction d'Ohain, un feu d'artillerie et de mousqueterie.
Est-ce Grouchy qui prend les Alliés à revers ? Napoléon fait annoncer l'heureuse nouvelle aux troupes sur toute la ligne, afin de stimuler leur ardeur. Mais ce n'est pas Grouchy. C'est le corps de Zieten qui, parti de Bierges à 2 heures, était arrivé vers 6 heures en vue du champ de bataille. Sur les instances pressantes du général Müffling, attaché prussien auprès de Wellington, le 1er corps, au lieu d'aller rallier le corps de Bülow, va renforcer la gauche anglaise à Smohain et la Papelotte. Ces nouvelles forces prussiennes se joignent à l'armée de Wellington à l'angle de jonction des deux lignes françaises.
(Sources : napoléon-monuments.eu et 1789-1815.com)